Audits sociaux : est-ce que tout le monde va bien derrière l’étiquette ?

Chez Leroy Merlin, nous réalisons des audits sociaux depuis plus de 10 ans. Sur ce sujet, on a voulu avancer vite et fort. « Soutenu par notre groupe ADEO, nous sommes dans une démarche volontariste renforcée » explique Richie Permal, directeur qualité France. Aussi dès 2015, on a inclus ces audits dans les critères de référencement des nouveaux fournisseurs. Un fournisseur ne répond pas à nos critères sociaux ? On ne travaille pas ensemble. Et pour un fournisseur existant ? Si un risque est détecté, un plan d’urgence est déclenché pour corriger le tir. Le fournisseur a alors entre 3 et 6 mois pour rattraper l’écart. Et, s’il ne le fait pas, nous établissons un plan de sortie (en respectant les règles juridiques actuelles bien sûr). Depuis 2017, les audits sociaux ont ainsi été systématisés chez nos fabricants de produits en marque propre. Chacune de nos 1 600 usines est auditée tous les 3 ans. Et nous suivons de près les usines les moins bien notées en revenant les voir chaque année. Pour ces audits, nous faisons appel à des auditeurs externes car leur indépendance garantit l’impartialité de leur évaluation. Au total, ils mènent ainsi 300 audits pour nous.

Faire un audit social, c’est effectivement mener une vraie enquête pour s’assurer que les personnes qui travaillent directement ou indirectement pour nous, le font dans de bonnes conditions. Comment on vérifie ? De deux manières. D’abord grâce à des questionnaires envoyés aux fournisseurs, puis grâce à des visites d’usine. Nos questionnaires sont inspirés des normes sur les systèmes qualité. Et quand l’équipe d’auditeurs indépendants se rend sur le terrain, elle vérifie que les usines qui fabriquent nos produits en marque propre respectent le référentiel ICS (Initiative for Compliance and Sustainability). Ce référentiel a été élaboré par une association de grands distributeurs motivés pour améliorer les conditions de travail au niveau mondial. Est-ce que ça fonctionne ? Oui et c’est pour cela qu’on a rejoint cette initiative. Comme l’explique Richie Permal : « Nous avons choisi de rejoindre ce mouvement car nous sommes persuadés qu’on a tous à gagner à avancer dans le même sens pour atteindre un niveau social solide à l’échelle mondiale. C’est une démarche à la fois simplifiante et efficiente.»

Qu’est-ce que ça recouvre concrètement le référentiel ICS ? Le respect des réglementations de l’OIT (Organisation Internationale du Travail), les principes de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme et les législations sociales des pays producteurs (pas de travail des enfants, des ouvriers libres de travailler, le respect de conditions de sécurité et de santé, l’existence de contrat de travail…). Selon la zone géographique, les enjeux de l’audit peuvent être très différents.

C’est aujourd’hui un critère intégré dans notre nouvel indicateur sorti en mars 2023 : le Home Index. Concrètement Home index évalue l’impact positif (social et environnemental) des produits et les traduit de façon claire et transparente. Il passe au crible 6 grandes familles de critères : matières premières, composants, conditions de production, consommation d’eau et d'énergie, emballages et éco-labels, durée de vie et réparabilité. Si le produit est positif il est noté A, s’il a encore beaucoup d’améliorations à subir, il est noté E. « Rendre visible la conformité sociale pour nos clients, ça valorise le travail de notre équipe qualité. Ça donne du sens et c’est très motivant, même si nous restons dans une démarche d’humilité car on peut toujours faire mieux », conclut Richie Permal.