Quand on sait que le prix de l’énergie n’a jamais été aussi élevé et que les enjeux climatiques sont à leur comble, on se dit que la précarité énergétique et la rénovation de l’habitat sont plus que jamais un enjeu de société. Dans un parc immobilier vieillissant et une situation économique fébrile, retrouver un logement confortable, économe et digne devient une urgence dans le quotidien de nombreux français. Grâce à notre réseau de recherche sur l’habitat, Leroy Merlin Source, réunissant chercheurs, professionnels et acteurs de l’habitat, nous sommes allés à la rencontre de ces habitants et avons été témoins, un instant, de leurs histoires de vie. C’est quand on gratte un peu, quand on regarde au-delà du ciment qui fissure et de la peinture qui s’écaille, qu’on aperçoit ce qu’il y a vraiment derrière les murs de la précarité énergétique.
Quand on veut comprendre ce que ça veut dire…
… on a une première définition de nos institutions.
« Est en situation de précarité énergétique [...] une personne qui éprouve dans son logement des difficultés particulières à disposer de la fourniture d’énergie nécessaire à la satisfaction de ses besoins élémentaires en raison de l’inadaptation de ses ressources ou de ses conditions d’habitat ». Voilà ce qu’énonce très formellement la loi Grenelle 2 de 2010.
Mais le vécu des habitants en situation de précarité énergétique est beaucoup plus concret. Georgette Savarino, 71 ans, vit dans sa maison à Lyon depuis 51 ans. Dans le documentaire “J’y suis, j’y reste - volet 3” réalisé par Marie Delsalle et Zadig Productions, elle témoigne de sa situation :
“Je n’ai pas d’eau chaude depuis 2006. Mes fenêtres ont 51 ans. Il y a de la moisissure, il faut tout refaire. Ce qui me tracasse c’est le financement si je fais des travaux, je ne veux pas me retrouver avec des dettes.”
Subir le froid l’hiver, souffrir de la chaleur l’été, vivre isolés dans une maison qui se dégrade, rongée par l’humidité et exposée aux quatre vents, être assommés par les factures d’énergie jusqu’à renoncer à se chauffer pour ne pas s’endetter.
Lorsqu’on esquisse le portrait de la précarité énergétique, elle revêt un visage humain : celui de Georgette et de tant d’autres.
Quand on veut savoir qui ça concerne…
… on comprend rapidement que la précarité énergétique touche de nombreux habitants et qu’elle progresse très vite.
3,2 millions de foyers étaient en situation de précarité énergétique en 2022, selon l’Observatoire National de la Précarité Énergétique, et près d’1 logement sur 5 serait une passoire thermique. Parmi eux, des ménages aux revenus modestes, des étudiants, des retraités, des hommes et des femmes vulnérables qui n’ont pas les moyens de chauffer convenablement leur logement.
75 % des foyers restreignent leur chauffage pour limiter le montant de leur facture et 28 % ont des difficultés à payer certaines factures d’énergie.
On sait aussi qu’un tiers des ménages français ont souffert du froid l’hiver dernier, d’après le Baromètre énergie-info 2024. Une situation en constante progression, le chiffre ayant doublé entre 2020 et 2024. Parmi les plus touchés, les moins de 35 ans (43 %), les employés (42 %), les ouvriers (39 %) et les locataires (37 %).
Les causes de ce ressenti du froid sont diverses : en premier lieu les restrictions financières, puis une isolation insuffisante majoritairement chez les locataires et les ménages en appartement. Il peut aussi s’agir d’un problème de ventilation ou d’un système de chauffage vétuste ou énergivore.
Les freins à la rénovation sont également nombreux : difficile d’identifier les travaux à prioriser quand tout est à refaire. Le financement pose également souvent problème avec des rénovations qui peuvent atteindre plusieurs dizaines de milliers d’euros. Et quand on parvient à dépasser ces freins, on est alors confronté à la complexité des réglementations et des démarches administratives.
Savoir que des millions de personnes vivent dans un logement qui ne les protège plus, ça donne le vertige...
Quand on gratte un peu…
… on s’aperçoit très vite que la précarité énergétique pèse au-delà des 4 murs de l’habitat.
Lorsque la couche de peinture s’écaille et révèle une réalité invisible, on comprend que ce n’est pas juste une maison qui prend le froid ou des factures qui plombent. Sur les murs de ces habitations qui s'effritent, se dessinent le visage d’hommes, de femmes, d’adolescents et d’enfants touchés de plein fouet. Dans les courants d’air des fenêtres vieillissantes ou sous le toit mal isolé, se dissimulent des problématiques humaines et sociales insoupçonnées, des vies profondément impactées. Isolement social, maladies chroniques, dépression, obstacle à l’emploi, difficultés scolaires, surendettement…, la précarité énergétique est encore plus dévastatrice qu’on ne l’imagine. Et les conséquences peuvent être lourdes...
Des conséquences lourdes pour la santé physique
Quand la maison est si froide que la moisissure prolifère sous les couches de papier peint humide, ce sont les maladies respiratoires qui s'immiscent puis s’installent, les maux de tête qui cognent et la santé physique qui prend un coup.
Des conséquences lourdes pour la santé mentale
Quand il devient difficile de se reposer ou de faire ses devoirs dans un logement mal chauffé, les difficultés scolaires ou professionnelles apparaissent. Quand on ferme la porte à la famille ou aux amis d’une maison qu’on ne montre plus, on se coupe du monde petit à petit.
Quand on gratte un peu, ce ne sont pas seulement des murs, mais des vies entières qui tombent en ruine.
Quand on regarde ce qui est déjà fait…
… on peut dire que l’on est en chemin.
Face à l’ampleur de cette situation, les acteurs publics ont mis en place un certain nombre de dispositifs pour venir en aide aux habitants et accompagner le besoin de rénovation du parc immobilier français : le bouclier tarifaire, le chèque énergie, les aides à la rénovation comme les Certificats d’Économie d’Énergie, l’éco-prêt à taux 0 ou encore MaPrimeRénov’.
On vous en dit plus sur les aides à la rénovation énergétique par ici.
En tant qu’acteur privé, nous voulons, nous aussi, apporter notre pierre à l’édifice. Depuis quelques années, nous nous engageons …
… aux côtés d’acteurs locaux et associatifs, tels que SoliHa, Stop Exclusion énergétique, Réseau Éco Habitat, les Compagnons Bâtisseurs ou encore Urbanis, qui vont plus loin dans l’aide financière et administrative lorsque les dispositifs publics ne suffisent pas.
Nous les aidons à renforcer leurs actions et à accélérer leur déploiement sur tout le territoire :
- La convention Habitat Solidaire : nous reversons aux associations luttant contre la précarité énergétique, 100 % de la marge des achats qu’elles effectuent chez nous.
On vous en dit plus sur la convention par-ici.
- Le partenariat avec l’association Stop à l’exclusion énergétique : depuis 2022, nous versons 1 million d’euros chaque année à l’association Stop à l'exclusion énergétique pour abonder le fond de financement du reste à charge des travaux de rénovation pour les personnes en difficulté.
- La fresque de la précarité énergétique : nous avons initié cet outil pour sensibiliser et engager massivement les différents acteurs autour du sujet de la précarité énergétique.
On vous en dit plus sur la fresque par-ici.
- Les territoires zéro exclusion énergétique : grâce à ce programme, nous participons à des projets de rénovation de quartiers entiers pour accélérer l’éradication de l’exclusion énergétique.
On vous en dit plus sur nos actions et engagements par ici.
… aux côtés des habitants, chaque jour, dans nos magasins.
Nos Responsables Rénovation Énergétique accompagnent au quotidien les habitants vers une rénovation performante et durable en identifiant les postes d’économies ou d’amélioration du confort, en conseillant les solutions les plus adaptées et en facilitant les démarches administratives et d’obtention des aides.
Quand les travaux de Mme Savarino ont pu être réalisés, Karine, conseillère de vente du magasin de Lyon et ses collègues engagés dans la Fondation Leroy Merlin, ont souhaité aider bénévolement son fils à réaliser les travaux de peinture. Parce qu’une maison qui retrouve des couleurs, c’est la qualité de vie et la santé qui s’améliorent pour ses habitants.
“J’avais le stress d’avoir des dettes, une épée de Damoclès sur la tête. Savoir que j’aurais des subventions m’a rassurée. Je suis quand même mieux. Pouvoir ouvrir le robinet et avoir de l’eau chaude et prendre une douche, enfin…C’est un bonheur. Ce n’est pas grand-chose, mais c’est beaucoup pour moi, parce que je n’y croyais pas.”
La précarité énergétique ne doit plus être une fatalité, pour que chaque habitant retrouve sa dignité.
Quand on regarde ce qu’il reste à faire…
… on se dit qu’on voudrait faire beaucoup plus.
Parce que chacun devrait avoir accès à un logement sain et économe, nous voulons agir pour permettre à TOUS les habitants, y compris les plus fragiles, d’habiter un logement digne, moins énergivore et plus confortable à vivre.
Nous voulons faire de ce sujet humain, social, écologique, économique et sanitaire majeur notre combat, durablement, en renforçant notre utilité et notre engagement pour contribuer plus largement à l’éradication de la précarité énergétique.
Nous nous mettons en chemin pour aller plus loin, vers plus d’impact positif sur les habitats mais aussi et surtout pour les habitants. Pour aider ceux qui sont en difficulté à réaliser les travaux nécessaires, pour contribuer à l’accès à une vie digne pour chacun d’entre nous.